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The tree of life

Publié le par CHRISTOPHE LEFEVRE

The tree of life 2
 
Synopsis
 
Jack grandit entre un père autoritaire (Brad Pitt) et une mère aimante (Jessica Chastain), qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l'oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu'il affronte l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire… 
 
Fiche techniqueThe tree of life - Affiche
 
Film américain
Année de production : 2011
Durée : 2h19
Réalisation : Terrence Malick
Scénario : Terrence Malick
Avec Brad Pitt (Monsieur O'Brien), Sean Penn (Jack), Jessica Chastain (Madame O'Brien), Hunter McCracken (Jack jeune), Tye Sheridan (Steve)...  
 


Critique
 
Pour moi, qui suis un admirateur -jusque-là inconditionnel- de Terrence Malick, The tree of life est une claque. Au mauvais sens du terme, malheureusement ! J’attendais un grand film sur la vie, sur ses origines, sur son sens, sur la mort... Hélas, la réflexion métaphysique tourne court. Elle se limite ici à quelques commentaires en voix-off d’une affligeante banalité et à un patchwork d’images certes magnifiques, mais sans grand intérêt : un volcan en éruption (s’agit-il de l’Eyjafjöll ?), la nébuleuse de la Tête de cheval… Au détour d’une rivière du Crétacé, on croise un raptor épargnant l'un de ses semblables. Quelques 70 millions d'années plus tard, on verra le jeune Jack s'amuser sur les berges du même cours d'eau, dont le tracé n'aura pas varié. L'érosion n'existe pas dans l'univers de Malick... La scène du dinosaure me pose d'ailleurs problème. Quelle est sa raison d’être ? Fait-elle pendant à l’homme préhistorique de 2001, l’odyssée de l’espace ? S'agit-il de montrer que l'affrontement entre le bien et le mal remonte à la nuit des temps ? Peu importe, en réalité. Elle est avant tout une faute de goût impardonnable -par la médiocrité de l’animation et son anthropomorphisme incongru- et incompréhensible... J’en ai été gêné pour Malick… 
 
The-tree-of-life-5.png 
Le discours très religieux du film m’a aussi pas mal embarrassé. Non pas que je sois athée. Je ne rejette en effet pas a priori l'éventuelle dimension divine de nos origines. Cependant, ici, on est assez proche de la bigoterie. En tous cas, on est loin de la subtilité des autres films du réalisateur, et notamment La ligne rouge. Sur la forme, si l'on retrouve souvent le style de Malick (nombreuses vues d'arbres en contre-plongée, par exemple), le réalisateur s'égare tout de même en chemin, nous faisant alors du Danny Boyle : main effleurant le rocher, contre-plongée au fond d'une gorge, comme dans 127 heures. Mais si cette esthétique clipesque fonctionne dans ce dernier cas, elle me paraît peu appropriée quand on ambitionne une démarche philosophique.

Côté interprétation, on n’est également pas loin du gâchis, avec un Sean Penn qui semble se demander ce qu’il fait dans cette galère. Il prend l’air las, sans doute pour masquer son ennui. Pourtant, il a la chance de n’être présent à l’écran que quelques minutes. Le spectateur, lui, doit supporter l’épreuve durant 138 longues minutes. Le volet familial de The tree of life est finalement ce qu'il y a de plus réussi. Cette partie donne même lieu à quelques -trop rares- moments de grâce : la mère jouant avec ses enfants, le père écoutant son fils jouer de la guitare… Alors, seulement, surgit l’émotion. C’est toutefois très peu ! 
 
 
The-tree-of-life-6.jpg 
Ainsi, même si cela me fait mal de l’admettre, Malick n’a à l’évidence pas grand-chose à nous dire cette fois. Ou alors, il pèche par orgueil, comme Aronofsky avec The fountain. A moins que je ne sois passé à côté, ou que les coupes réalisées (la version initiale faisait près de 3 h 30, si mes souvenirs sont exactes) n'aient rendu son propos inintelligible. Quoi qu'il en soit, le meilleur du film était sa bande-annonce. Et son affiche. Mauvaise année, qui a déjà vu trébucher Eastwood. Et après les relatifs faux-pas de Jackson, Burton, Scorsese et Fincher l’année dernière, c’est un peu dur… 
 
Ma note - 2/5 
Commenter cet article
J
TREE OF LIFE est le premier film que je vois à quelques mois d'intervalles et qui suscite en moi des réactions aussi ambivalentes: si le premier visionnage m'a considérablement irrité, le second,<br /> étrangement, m'a apaisé. Tout en préparant un nouvel article à son sujet, je parcoure quelques blogs pour connaître les opinions de chacun sur ce film, et encourage une seconde vision car, tout<br /> comme moi, de nombreux détracteurs du film se sont ravisés en le revoyant. Etrange, non?
Répondre
C
<br /> <br /> Cela ne m'étonne pas. Je suis grand admirateur de Malick, pour moi le plus grand cinéaste vivant... Donc, je veux bien admettre être passé à côté de ce film...<br /> <br /> <br /> <br />