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The descendants

Publié le par CHRISTOPHE LEFEVRE

The descendants 1
 
Synopsis
 
Matt King (George Clooney) est un avocat spécialisé en droit immobilier à Hawaii. Il est, avec une myriade de cousins, le descendant d'une princesse hawaïenne qui leur a laissé en héritage un immense domaine vierge de toute urbanisation, sur l’île de Kauai. Matt est le curateur de la fiducie familiale propriétaire de ce patrimoine, qui a décidé de céder ces terrains à un promoteur. Mais la vie de Matt bascule brutalement lorsque sa femme, Elizabeth (Patricia Hastie), est victime d’un accident nautique. Jusque-là accaparé par son travail, il va devoir s’occuper de ses deux filles, Scottie (Amara Miller), une gamine de dix ans vive et précoce, et Alexandra (Shailene Woodley), une adolescente rebelle de dix-sept ans, qui lui révèle bientôt que sa mère avait une liaison… 
 
Fiche technique The descendants - Affiche
 
Film américain
Année de production : 2011 
Durée : 1h55 
Réalisation : Alexander Payne 
Avec George Clooney (Matt King), Patricia Hastie (Elizabeth King), Shailene Woodley (Alexandra King), Amara Miller (Scottie King), Nick Krause (Sid)... 
 

 
Critique
 
Ce cinquième long métrage d’Alexander Payne est à la fois l’histoire d’un deuil imminent -un deuil dont l’amertume est accentuée par la révélation inattendue de l’infidélité de l’être qui va mourir- et le récit de l’abandon d’un trésor naturel à l’avidité des promoteurs immobiliers. The descendants se déploie ainsi autour de deux centres de gravité, deux malades en sursis, Elizabeth qui s’étiole lentement dans une chambre d’hôpital, et la baie émeraude et turquoise de Kauai menacée par ce que l’on appelle la civilisation. Cependant, si la première est condamnée presque dès le début, le doute plane sur le sort de l’éden déjà en partie rongé par le béton. Un espoir subsiste en effet que ce lambeau de paradis échappe in fine à l’urbanisation. Une dimension qui empêche le film de baigner dans une nostalgie trop pesante. L’atmosphère de The descendants est en fait à l’image du ciel gris perle et ouaté d’Hawaii à la saison des pluies (magnifiquement photographiée par Phedon Papamichael, déjà chef opérateur sur Sideways ) : elle se teinte souvent de désenchantement. Toutefois, grâce à la force tranquille de George Clooney, ce sentiment apparaît souvent plus doux que désespéré. 
 The descendants 2
 
Côté mise en scène, Alexander Payne ne fait pas dans le tape-à-l’œil, mais propose quelques effets élégants, comme celui où l’on voit Matt se rendant au chevet de sa femme. La caméra, qui le suit en plongée à 180° dans les escaliers de l’hôpital, offre une belle perspective géométrique. L’impression d’écrasement renforce en outre le poids de l’annonce que fait en voix-off le médecin sur l’irréversibilité de l’état d’Elizabeth.

Le cinéaste excelle également à brosser le caractère de ses personnages. Il réussit ainsi à rendre parfaitement crédible la banalité de George Clonney. On saluera d’ailleurs au passage la performance de l’acteur, qui se fond dans ce rôle aux antipodes de son image glamour avec le même talent qu’il interprétait le demeuré Ulysses Everett McGill dans O’Brother, des frères Coen. La réussite du film lui doit beaucoup.

Payne compose également avec beaucoup de finesse la figure du père d’Elizabeth, incarné par un Robert Forster -Max Cherry dans Jackie Brown, Arthur Petrelli dans Heroes, Ray Archer dans la nouvelle série de JJ Abrams, Alcatraz- d’une dureté qui laisse entrevoir bien des failles. A leurs côtés, on retiendra deux jeunes actrices admirables, Amara Miller, qui rend bien compte de la difficulté de Scottie à envisager le deuil, et Shailene Woodley, parfaite en adolescente partagée entre révolte contre l’inconduite de sa mère -voir la scène assez violente où elle s’adresse à elle alors qu’elle est dans le coma- et chagrin. Face à eux, je signalerai aussi la composition de Nick Krause, dont le personnage n’aurait pu être qu’un dérivatif burlesque au drame. Payne réussit cependant à le rendre infiniment plus complexe que ne le laissent envisager son visage lunaire et son expression niaise...
 
Sans être transcendant, The descendant (notez la belle rime) est un joli film, sensible, sans pour autant sombrer dans un pathos excessif, malgré son sujet. A découvrir... 
 
  Ma note - 3/5
Commenter cet article
J
J'ai beaucoup aimé la légèreté du film et son empressement à ne jamais trop en faire dans l'émotion (la séquence de la piscine, fabuleuse). Payne n'hésite pas à installer calmement sa mise en scène<br /> dans une géographie identifiée, tout en finesse et contemplation.<br /> <br /> J'ai cependant trouvé la métaphore du paradis perdu un peu lourdingue dans un film pourtant efficace dans la pudeur de ses émotions.<br /> Et magnifique interprétation de Clooney qui, pourtant sobrement, fait tomber le masque de la star vedette.
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C
<br /> <br /> En film tout en retenue, effectivement, avec un G Clooneyr toujours parafait...<br /> <br /> <br /> <br />
N
C'est ça : un beau film surtout porté par ses acteurs et actrices. Un bon moment à passer, mais je ne suis pas certain de le garder longtemps en mémoire...
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C
<br /> <br /> Moi aussi, il faut bien reconnaître <br /> <br /> <br /> <br />
M
C'est tout à fait ça. Tu as résumé mon impression ;-) J'ai bien aimé le dernier plan dans le canapé. Une super idée de fin de film !
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F
Ben !? Elle est très bien cette critique !
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C
<br /> <br /> Pas autant que la tienne ! Tes mots sont justes. Moi, j'ai dû un peu la "sabrer", car j'ai plusieurs textes consacrés à des classiques en attente. Il faut que je les face, car je vais finir<br /> par les oublier<br /> <br /> <br /> <br />
B
Même impression que toi. Pas un chef d'oeuvre mais une infinie de bonnes choses qui hantent longtemps avec plaisir.
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C
<br /> <br /> Oui, j'aurais voulu en parler mieux, mais en ce moement j'ai l'esprit occupé par quelques articles sur quelques classiques (Michael de Dreyer, Ben-Hur de Niblo, Que viva Mexico d'Eisenstein),<br /> donc j'ai peu de temps pour le reste <br /> <br /> <br /> <br />