La guerre est déclarée
Synopsis
Roméo (Jérémie Elkaïm) rencontre Juliette (Valérie Donzelli) dans une soirée. C’est aussitôt le coup de foudre. De leur amour naît bientôt un enfant, prénommé Adam. Cependant, en grandissant, le petit garçon présente des symptômes préoccupants : vomissements fréquents, difficulté à marcher, asymétrie faciale… Les médecins diagnostiquent finalement une tumeur au cerveau. L’opération est possible, mais les chances de guérison incertaines. Avec une volonté folle, le jeune couple va alors entrer en guerre pour vaincre la maladie…
Fiche technique
Film français
Année de production : 2011
Durée : 1h40
Réalisation : Valérie Donzelli
Scénario : Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm
Image : non renseigné
Avec Valérie Donzelli (Juliette), Jérémie Elkaïm (Roméo), Brigitte Sy (Claudia), Elina Löwensohn (Alex), Michèle Moretti (Geneviève), Béatrice de Staël (Docteur Prat)...
Critique
Un enfant atteint d’un cancer : difficile, a priori, de trouver histoire plus sombre et déprimante ! Que l’on se rassure, ce n’est pas le sujet de La guerre est déclaré. Certes, la maladie est bien présente dans ce second long métrage en partie autobiographique de Valérie Donzelli. Elle n’en est toutefois que la toile de fond. La réalisatrice nous parle surtout de soif de vivre, d’espérance, d’amour... Il en résulte une incroyable énergie, à l’image de l’affiche, qui nous montre Juliette et Roméo s’étourdissant sur un manège.
Bien sûr, compte tenu de son sujet, ce film ne manque pas de scènes bouleversantes. S’il n’est pas pour autant larmoyant, c’est que l’auteur a l’intelligence -rare- de dédramatiser les situations les plus poignantes. Citons la séquence où la pédiatre note l’asymétrie faciale d’Adam. C’est un moment fort. Pourtant, la tension retombe aussitôt, car en cherchant à contacter l’un de ses confrères, le médecin se trompe de téléphone et utilise un jouet en plastique posé sur son bureau…
Audacieux dans sa manière très décalée d’aborder un thème aussi dramatique, La guerre est déclaré l’est également sur la forme, puisqu’il a été tourné avec un appareil photo. Un choix qui donne à cette œuvre une spontanéité évocatrice de la Nouvelle vague. Ce n’est d’ailleurs pas le seul rapport avec ce mouvement (utilisation de la voix off, dimension autobiographique…). Ce film foisonne en outre d’idées magnifiques : la musique de la fête où se rencontrent Roméo et Juliette, dont les basses font échos au bruit du dernier IRM d’Adam ; la liste des peurs dressées par les deux jeunes gens la veille de l’opération de leur fils… Chaque rôle est par ailleurs parfaitement caractérisé. Mention spéciale tout de même à Béatrice de Staël.
Lecteur attentif (note ma modestie, qui m'oblige à employer le singulier), sans doute as-tu remarqué que j’ai utilisé l'adjectif audacieux pour qualifier ce film. Tu n’as peut-être pas oublié ma récente diatribe contre le cinéma français -voir The murderer et Les biens-aimés- et la principale critique que je lui adressais (l’absence de prise de risque). Il semblerait que j’aie été un peu trop vite en besogne… D’un autre côté, La guerre est déclaré fait sacrément figure d’OVNI dans le paysage cinématographique hexagonal actuel…
Ma note - 4/5
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